L’hopital :

Nous sommes a lhopital provincial de Battambang, le plus grand et le public de la ville.

Nous sommes partagees en 3 services, dans lesquels nous passons 2 semaines: la reanimation medicale, la chirurgie et la gyneco-obstetrique ( et un pti passage en medecine populaire ).

Les patients payent leur hospitalisation s’ils sont riches, avec parfois une aide de létat. Les plus pauvres sont pris en charge par les ONG ( association for health).

Chaque medecin gagne entre 50 et 100 dollars par mois, et donc travaille en clinique privee ou en cabinet le matin de 6 a 8h et le soir de 17 a 19h, afin d’arrondir les fins de mois! (+ 1600 dollars ! )

LA REANIMATION MEDICALE:

Le service se compose de 5 chambres de 3 lits chacun, d’un bureau infirmier ou se trouve la pharmacie et d’une chambre pour le medecin de garde.

Il y a 4 medecins et 2 etudiants en medecine :Dr Koy Lenin, le chef de service, qui parle un francais hesitant mais comprehensible, Dr Pel Vanna, avec ses cheveux frises, il sort du lot, Dr Nhel, un psychiatre, tout le tps hilare et qui sait communiquer sa bonne humeur et une femme assistante, cad formee a la va vite apres les khmers rouges et dc pas tres competente…

Mathilde, Anne, Dr Nhel, un etudiant infirmier et Lena.

Les infirmiers sont nombreux et nombreuses. Les diplomes font surtt un travail de prof aupres des innombrables etudiants infirmiers. Ils se debrouillent tres vite, lances sur le tas!

Il ny a pas daide soignante, cest la famille qui joue se role et qui le fait tres bien! les patients sont masses, changes de position, nourris, rafraichis a chaque instant. Les familles dorment meme ds les chambres, a meme le sol ou partagent le lit du patient. Ils sont tous souriants, malgre de circonstances pas forcement droles, et reconnaissant envers lequipe soignante.

Les pathologies rencontrees sont tres diverses: morsure de serpent, electrochoc, hemorragie digestive ( tres nombreuses car les cambodgiens melangent anti inflammatoires et alcool de riz contre les courbatures…), accident vasculaire cerebral (90% d’hemorragique), troubles metaboliques en tout genre, decompensation cardiaque, pneumopathie, sans oublier les paludismes et fievre typhoide!

Les traitements et l’hygiene sont par contre a revoir selon certains aspects… Les poses de perfusion ou prise de sang sont svt laborieuses et l’aiguille reutilisee pr le meme patient si ce n’est pas reussi du 1er coup.

Voici le chariot de soins…

 

 

Les ponctions lombaires « steriles » sont steriles pendant 30s… si on y arrive pas, on remet les doigts, on se passe les aiguilles… No comment, on fait avec les moyens du bord. Pour les medicaments, ils sont peu ou mal utilises, svt mal adaptes au diagnostic ( qui lui meme peut etre flou…). Les decompensations cardiaques sont traitees par diuretiques mais aussi par antibiotiques, au cas ou ce serait une pneumopathie bilaterale… Les perfusions sont a base de lactates ou glucoses, tres peu de serum physiologique, on se demande pourquoi… Quant aux examens complementaires, ils sont presques inexistants, 2 -3 trucs de biologie, une echo et une radio, le reste se fait en clinique, si les gens ont les sous!

L’appareil a hematocrite…

 

 

 

 

 

 

 

Les medecins examinent peu les patients et se font une idee du diagnostic avec l’interrogatoire et leur experience personnelle. Ils ont un fonctionnement paternaliste, cad qu’ils n’annoncent pas les diagnostics aux patients et la famille n’a pas d’opinion a donner, sauf si c’est pour ramener le patient chez lui avant qu’il ne decede, afin de faire les prieres necessaires a son egard.

L’utilisation de l’oxygene se fait au compte goutte, les patients sont rationnes. Ce sont de grandes bouteilles en metal, type obus.

En bref, la rea est un bon service pr se rendre compte de la misere des gens, et pr apprendre a raisonner en sappuyant sur qqles elements d’interrogatoire et de clinique.

 

 

 

 

 

 

 

LA CHIRURGIE GENERALE

Le service possede deux salles de blocs, dont une dans laquelle on ne peut pas realiser d’anesthesie generale. Le materiel present dans les salles est donne par differents pays, cad souvent d’occasion ou alors garde jusqu’a un prochain don.

Il ya une salle de sterilisation ( machine a laver pour les tenues de bloc et autoclave ).

Une salle de  » petite chirurgie  » est a disposition, les infirmiers y realisent des pansements de plaies, des sutures ( « la gdre chir pour les gd chir  » ).

Dans le reste du service il ya une salle de consult ( 2lits ) , une salle de reveil ( 5 lits ) , 2 chambres a 2 lits et 2 chambres a 12 lits. Dans ces chambres il y a des post- op, des pre-op dont certains ont la tuberculose !

Il y a 5 chirurgiens dans le service : Dr Virak chef de service, Dr Huot le futur chef, il detient le plus de connaissance et est appele si besoin, Dr Ra , Dr Sokun et un proctologue.

Dr Huot + IBOD

Les blocs sont programmes le matin, l’ aprem et le soir sont gardes pour les urgences.

Au bloc, souvent plusieurs chir autour du patient, on a quand meme la possibilite de s’habiller : tablier en plastique facon boucher, bottes facon pecheur, lavage de mains avec lessive et une pissette d’alcool et on peut enfiler les tenues steriles mais a usage multiple ! Les tenues sont lavees et sterilisees entre chaque operation. La sterilite dans le bloc est a mon avis largement conservee sauf peut etre les infirmiers non steriles qui s’approchent trop pres pour regarder…

 

 

 

 

 

 

 

Les chirurgiens peuvent faire de l’ orthop comme de la viscerale ou de la pediatrie, ils ne sont pas specialises car pas assez nombreux. Cependant le neurochir et la chir cardiaque se fait a Phnom Penh.

De nombreuses ONG viennent former les chirurgiens de Battambang, pendant notre sejour, une equipe coreenne est venue 1 jour pour une operation ( ca fait loin pour juste une operation !! ). Medecins du Monde viennent une semaine en octobre pour la mission sourire ( chirurgie repartrice ) , les Etats-Unis viennent aussi. De plus la majorite des chir a fini ses etudes en France pendant 6 mois a 1 an.

Les pathologies rencontrees sont surtout du domaine du visceral : ulcere gastro duodenal, appendicite, hernie, tumeurs viscerales, lithiases, perforation organe creux….. En general, avant d’ouvrir ils ne sont pas sur du diagnostic, on a parfois des surprises en ouvrant !!! Une fois operation pour lithiase a la jonction uretero vesicale, pendant l’operation l’appendice est venu se faufiler dans la zone ouverte, et du coup on a pu aussi soigner une appendicite aigue ! Un deuxieme exemple moins rejouissant : une jeune femme qui vient a l’hopital parce que 1 semaine avant elle s’est faite operee de l’appendicite dans sa region et que la douleur et fievre toujours present. A l’ouverture, necrose du caecum par perforation de ce dernier pendant 1er operation, tt avait deja « pourri » en 7j ! En fait elle s’est faite operee par un khmer rouge ! ( son medecin traitant ) qui a fait ca au domicile de la patiente, sous moustiquaire sous anesthesie locale !! Comme l’appendice etait retro caecal ca a du lu poser probleme et il l’aura perfore. Pour le fin mot de l’histoire, la patiente est decedee 2 jours apres cette 2em operation ( anastomose ileo transverse ).

Materiel d’ aspiration Materiel pour AG

AM et Claire

Sarah a la mode pecheuse…

LA chirurgienne !

Les pecheuses se preparent avant l’ action !

 

 

 

 

 

LA MEDECINE POPULAIRE :

Ce qui differencie ce service de la rea est tout d’abord le nombre de medecins, 4 pour la rea et un en med pop, ce qui explique que les gardes y sont impossibles ; ensuite en rea il y a de l’oxygene et du materiel d’aspiration.

LE LABORATOIRE :

On a ete visite le labo, une apres midi, par hasard… c’est tout neuf, tout beau, tout climatise!

 

 

 

 

 

 

 

 Il n’y a qu’un seul laborantin, il faut dire que les demandes d’examens ne pleuvent pas. Les machines sont recentes: microscope, spectrophotometre, centrifugeuse… Il prend soin des echantillons, et compte cellules par cellules… d’ou les possibles erreurs!! on a quand meme vu une hematocrite a 17%!! Un examen tres pratique : la recherche de plasmodium ( le palu ).

 

 

 

 

 

 

 

RADIO / ECHO :

L’ancien appareil d’echographie ressemble a un minitel, heureusement les coreens viennent d’en donner un tout neuf recemment ! Les examens sont demandes sans elements cliniques, ni hypotheses diagnostiques, ce qui peut rendre la tache difficile a l’echographe. Les consultations sont tres rapides, realisees la porte ouverte.

La salle de radio est assez moderne , ils realisent tous types de radio d’assez bonne qualite.

ETT / ECG :

Ces deux appareils ont ete donnes au Dr Chan, le doc de medecine populaire, il est le seul a savoir s’en servir ( DU cardio ). Les patients sont obliges de se deplacer pour y avoir acces, pas toujours facile en urgence !

 

LA GYNECOLOGIE OBSTETRIQUE

Le service s’ organise de la maniere suivante : une aile maternite et une aile pathologies gynecologiques avec dans chaque aile environ 15 lits. Il y a en plus une salle daccouchement avec 2 lits,

une salle de consultaions, un bloc operatoire, une salle de pause. Il y a aussi une salle pour les femmes en pre ou post accouchement avec 7 lits.

 

 

 

 

 

 

Lequipe est constituee de nombreuses sages femmes et infirmieres, d environ 10 medecins et pour diriger tout ca un vice chef de service et une chef de service.

Il existe une ecole de sage femme dans le service, ainsi elles sont bien formees et peuvent pratiquer tous les jours.

Il faut savoir que les femmes de battambang viennent a l’hopital, celles qui viennent de plus loin accouchent dans des dispensaires alentours.

Comment se passe un accouchement? les femmes nont majoritairement pas de suivi de grossesse. Elles arrivent le jour J, sont examinees a differentes heures dintervalle afin devaluer le niveau de presentation du Bebe. Elles attendent dans le hall que leur heure arrive… Ce nest quau dernier moment quelle accede a la salle daccouchement ou dailleurs elles se retrouvent parfois a deux…Les accouchements se passent plus ou moins bien, les ventouses sont regulierement de sortie, les sages femmes ne sont pas souvent tres tendres, ce sont elles qui pratiquent l’accouchement et rarement les medecins.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et pas de peridurale…ici on souffre en silence… L’ episiotomie est realisee quasi systematiquement. Une fois arrive, le bebe est pese, on le mesure…et il est remis a sa maman.

Le bloc op…sert aux operations programmees le matin telles que ablation de kyste de lovaire, tumorectomie du sein, hysterectomie sur tumeur uterine…Lapres midi ont lieu les blocs durgence tels que les cesariennes… La sterilite du champs op laisse souvent a desirer, ne parlons pas des moustiques ou des mouches qui sinvitent…

 Concernant les motifs de consultation ils sont varies, curetage sur mort intra uterine, depistage de kyste de lovaire, de tumeur du col, du sein, de nombreuses consultations suite a des viols, les femmes ont en effet besoin de certificats pour pouvoir porter plainte…

Peu de respect des malades, parfois elles sont 2 a etre examinees en meme tps, tout le monde entre, sort de la salle de consultation, les fenetres sont ouvertes et donnent sur une cours…quelle intimite…

3 responses

18 07 2008
brestbattambang2008

Juste, on est dslees pour la mise en page, mais l’ordi en a decide autrement, sa volonte est de fer, malheureusement…!

6 08 2008
titi

J’espère que cette année j’aurais mon vaccin anti-grippe à domicile !!!!!

HB

PS : très intéressant et Impressionnant.

8 08 2008
maman plou

estce que les mères allaitent majoritairement?estce que on vaccine les bbs au premier jour de vie, estce qu’on cherche des maladies comme chez nous?au niveau du cordon, qu’estce qu’on fait comme soins? estce qu’on masse les bbs?estce que la famille cambodgienne est très présente autour de l’accouchée et dort avec elle?
bref ,j’ai plein de questions

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